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Voyage à Bilbao partie 2

v Vendredi 30 Décembre

« Après une nuit pas si reposante, je me réveille dans une chambre glaciale. Adriana dort encore et je pars dans la salle de bains pour m’habiller de façon à ne pas la réveiller. Je décide d’aller faire des courses pour le petit déjeuner dans le centre commercial d’à côté. Dans la rue, l’air froid qui siffle à mes oreilles me fait hâter le pas pour arriver au plus vite. Une fois n’est pas coutume, je vais rester un long moment dans le supermarché (d’ordinaire je n’aime vraiment pas les supermarchés !) en savourant chaque instant : On dirait Asheville[1] ! On dirait presque Trader Joe’s, le supermarché où nous allions toujours faire nos courses ! La structure du magasin, la présentation des rayons, l’éclairage et surtout le sourire que me tendent les vendeuses chaque fois que j’en rencontre une ! C’est l’Espagne ! C’est Asheville ! Et c’est trop bon ! De retour à l’hôtel, je trouve Adriana qui vient juste de se réveiller : nous sommes toujours si bien synchronisées ! Nous descendons déjeuner et pour cette matinée, nous prendrons notre temps et ne sortirons finalement que vers 1h de l’après-midi.

Nous partons à pied et sur le chemin, nous trouvons un petit restaurant qui s’appelle « Nostrum » qui fait de la cuisine naturelle et  « maison ». Dans un petit reportage que j’ai vu il y a peu, il était expliqué que « Nostrum » était une entreprise catalane espagnole, que leur concept marchait très bien et qu’ils étaient en pleine expansion, y compris sur le marché français ! Vu les lourdeurs et les acidités d’estomac que je me traîne en ce moment, cette cuisine est pour moi une véritable bénédiction ! La salade de lentilles aux petits légumes me donnera une sensation de fraîcheur et la soupe de légumes finira de calmer mes ardeurs. Quant à Adriana, elle sera aussi très contente de ses pâtes au pesto.

Après le déjeuner nous continuons notre marche. Nous nous dirigeons vers le célèbre musée du Guggenheim qui a transformé la ville depuis sa construction et son ouverture en 1997. Nous traversons le pont de la Ria et nous descendons vers le Paseo qui y mène.

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La Ria 

Très vite nous tombons sur de hauts bâtiments qui nous font tour à tour penser à Dubaï (la tour Iberdrola) à San Francisco avec le pont et sa tour qui ressemble à l’emblème de la tour de Sauron[2] ».

 La Tour Iberdrola est un gratte-ciel de 165 m de haut dont la construction a duré quatre ans entre 2007 et 2011. Elle a été conçue par le même architecte que la Tour de Cristal de Madrid, César Pelli, argentin, spécialisé dans en architecture verticale. La Tour comprend 41 étages et est répartie sur 51 000 m2 de surface « habitable ». Comme cela peut se voir, elle a la forme d’un triangle isocèle avec les côtés légèrement bombés.  Elle est entièrement consacrée à des espaces de bureaux.

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La Tour Iberdrola

Le pont de la Salve (prononcez Salbé en espagnol) a été construit en 1970 pour relier le centre ville aux quartiers périphériques. De nos jours, il fait partie de l’ensemble du musée du Guggenheim. L’arc rouge qui le surplombe, que nous avons surnommé la Tour de Sauron, est en fait appelé l’Arc Rouge et vient de l’artiste français Daniel Buren qui l’a traité comme une sculpture tout en lui laissant sa fonction initiale.

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Le pont de la Salve

« Devant toutes ces constructions que de dépaysement ressentons-nous ! Notre imagination, piquée à vif, surfe sur les hauteurs des bâtiments que nous rencontrons. Mais le meilleur est toujours pour la fin n’est-ce pas ? Et voici le Guggenheim ! Qu’il est beau et imposant ! C’est impressionnant ! Brillant de mille feux, il paraît flambant neuf ! Avec ses formes ultra-futuristes, il appelle sans cesse le regard, il est magnétique, envoûtant !

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La forme en bateau du Guggenheim

 Je suis excitée, ces vacances, même très courtes me font vraiment du bien et je me sens tellement chanceuse d’être ici avec Adriana ! J’ai envie d’écrire, écrire, écrire, là tout de suite maintenant pour ne rien perdre de ce moment ! Nous approchons de la colonne de boules qui trône au milieu du bassin du parvis du musée. Son fond est parsemé de pièces de monnaie, alors nous lançons les nôtres : « Suerte[3] ! Proteccion ! Felicidad[4] et bonne santé ! » nous sommes-nous écriées !

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 Les boules et la fontaine du Guggenheim

Nous entrons ensuite dans le musée pour demander le prix d’entrée, mais nous reviendrons demain car ce soir il est trop tard. En ressortant, nous accédons à l’esplanade du musée avec son immense chien de fleurs[5]. A cette période de l’année, seule quelques unes sont fleuries mais la sculpture végétale n’en reste pas moins impressionnante ! Là, nous faisons connaissance avec trois marionnettes rigolotes qui nous glisse des mots doux (Ah ces espagnols, ils savent toujours s’y prendre !) pour s’assurer notre générosité : « Qué tal guapa[6] ? Como estas corazon, amor[7] ? Quieres una foto[8] ? » Qué si ! Et Adriana est bonne pour la pose !

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Le chien du Guggenheim 

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Avec les marionnettes 

Nous continuons notre périple, le long de la Ria vers le centre ville à la recherche d’un endroit où prendre un thé et un petit goûter.

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En se promenant sur les berges…

 Adriana remarque alors un tout petit bar très peu visible depuis la rue. Nous y entrons et nous découvrons là un monde « enchanté », un endroit unique et totalement atypique ! C’est une explosion de couleurs et de vêtements et d’objets dont chacun est unique : des fleurs partout, des coussins, des vêtements, de vieux objets d’antiquaires et du rose, du bleu, du vert, du rouge, du violet et j’en passe…un vrai feu d’artifice ! C’est bar-boutique, un concept nouveau, venu de Londres qui permet à des artisans-artistes de vendre leurs produits et de faire un lieu d’accueil.

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Mais il n’y a  pas que le lieu qui est haut en couleurs, les personnages qui l’habitent aussi ! Estafania, la serveuse ! Une rencontre comme j’en fais tant en Espagne et si peu en France ! Une rencontre due à tout sauf au hasard !  Tout de suite nous nous comprenons, nous sommes sur la même longueur d’ondes : nous parlons art, nous parlons chamanisme, nous parlons chemin de développement personnel. Estafania est actrice, originaire de Bilbao, elle a vécu à Madrid pendant plusieurs années pour son travail, jusqu’à son retour dans sa ville natale pour des raisons familiales. Nous nous mettons à parler, beaucoup, vite, intensément. Nous nous racontons, nos parcours, nos aventures, nos rencontres. Nous avons tant en commun ! Tout mon espagnol revient d’un coup, plus d’hésitations et Estafania, oublie elle aussi que je suis française et me parle à la vitesse lumière si caractéristique des madrilènes. Nous rions de bon cœur, enchantées de cette rencontre et échangeons, nos adresses mail et Facebook. Et puis je craque : les vêtements sont tellement mignons que finalement nous nous achetons un poncho chacune avec Adriana ! Ce bar-boutique aurait été très bien à Asheville, dans le River Art District, au milieu des autres boutiques des artisans et des créateurs de la ville. Au fait ! Si vous allez à Bilbao, l’endroit s’appelle Koli. Enfin, nous partons de là et nous prenons congé d’Estefania.

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Adriana et Estefania

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Cette fois-ci nous allons visiter la cathédrale Santiago, une église de pierres blanches, une église de la mer, qui tout de suite me fait penser à ma bien-aimée Santa Maria del Mar de Barcelone ! Mais aucune église n’égale Santa Maria, j’aime cet endroit presque comme une personne ! L’atmosphère de Santiago est claire, reposante, harmonieuse, lumineuse. Une atmosphère propice à la détente et à la méditation.

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Le portail et l’intérieur de la Cathédrale Santiago 

 Nous finirons notre soirée dans un bar basque typique de la Plaza Nueva où nous mangerons un riz aux légumes servi dans poêle à Paëlla. Il y a un monde fou, comme il est de coutume en Espagne. On s’entend à peine parler ! Le serveur, un petit brun aux yeux noirs comme je les aime et qui sait parler français, nous dit en riant au moment où nous partons : « Après, je viens avec toi et ta fille, nous sortirons ensemble ! ». Toujours aussi charmeurs ces espagnols, moi ils me chavirent le cœur !! Voilà pour cette journée bien remplie, la suite c’est pour demain salut !

 

[1] Asheville est une ville de l’Etat de Caroline du Nord aux Etats-Unis où nous avons vécu en 2015

[2] Toujours référence au Seigneur des Anneaux

[3] Suerte : Chance

[4] Felicidad : Bonheur

[5] De l’artiste Jeff Koons

[6] Comment ça va ma belle ?

[7] Comment vas-tu mon cœur, mon amour ?

[8] Tu veux une photo ?