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voyage à Bilbao Fin

v Samedi 31 Décembre

« Ce matin nous partons pour la visite du Guggenheim. Sur le chemin, Adriana s’arrête sous un pont et me dit : « Maman regarde le joli reflet turquoise dans l’eau ». Là, il y avait un homme qui regardait aussi le spectacle. Très vite, il se met à nous parler et nous faisons sa connaissance. Il s’appelle Txema, il est de Bilbao.

24 Avec Txema

Avec Txema 

Il nous explique le mécanisme de rouage d’ouverture du pont de la Ria, pour faire passer les plus gros bateaux qui partent vers la mer. La Ria est le nom du fleuve qui passe dans la ville. « Mais c’est le nom de cette partie du fleuve » nous dit-il, « la partie où les eaux salées et les eaux douces se mélangent, plus haut il s’appelle le fleuve Nervion qui vient de « nervios[1] » » dû certainement à la force de ses eaux.

 Il nous raconte qu’auparavant toutes les rives de la Ria qui se trouvaient dans le quartier du Guggenheim étaient des usines. Et oui ! Malgré une transformation sans précédent, le passé ouvrier de la ville n’est finalement pas si loin. Les rives actuelles, aménagées en charmants paseos étaient appelées autrefois les « rives noires ». Sur les rives en face du musée on trouve l’énorme collecteur des eaux usées de la ville, l’Université Catholique de Deusto et une célèbre auberge de passage pour les pèlerins du chemin de Saint Jacques.

25 Une fresque murale sur les berges de la Ria

Une fresque murale sur berges de la Ria

26 Le collecteur

Le collecteur

27 L'auberge pour les pélerins de Saint Jacques

L’auberge

Puis il nous parle du Guggenheim. Il nous explique que lors de sa conception, son architecte Franck Ghery, a voulu représenter un bateau. Il a pris son stylo et ne l’a plus décollé de la feuille jusqu’à qu’il ait fini son dessin. Nous apprenons aussi que le concepteur de l’araignée est une artiste française du nom de Louise Bourgeois. Il nous apprend que le film de James Bond 007 « Le monde ne suffit pas » (The world is not enough) a été tourné à Bilbao et en particulier à l’hôtel en face du Musée devant la sculpture végétale du chien. Enfin, il nous dit que Bilbao est entourée de montagnes et que ses habitants  sont autant des marins que des montagnards.

Après quelques deux heures passées ensemble, nous prenons congé de Txema et nous partons visiter le musée.  Là, à l’entrée nous nous dirigeons vers les caisses pour prendre les tickets et un homme m’aborde en me présentant deux billets et me demande si je suis intéressée pour les prendre. Là à deux mètres des caisses…Interloquée, je lui réponds que non, que ça ne se fait pas. Il me dit : «  Mais non ce sont des invitations, vous pouvez les prendre et entrer gratuitement ! ». Décidément, nous sommes bien chanceuses ! La visite du musée dure environ deux heures. L’exposition du moment est dédiée à Francis Bacon. Mais je ne vous cacherais pas que je ne suis pas spécialement fan d’art contemporain et que j’ai trouvé les œuvres de Bacon plutôt glauques. Il y a un étage consacré à Picasso avec quelques tableaux du Gréco dont on se demande ce qu’ils font là et des œuvres aussi farfelues qu’un immense tableau tout vert avec une bordure rouge intitulé « Pharmacie » ! Au sous-sol se trouve toute l’œuvre d’un artiste qui a peint des arbres psychopathes ! Détonnant !  Le clou de la visite a été pour nous l’immense labyrinthe d’acier dont certaines feuilles pesaient quelques 200 tonnes chacune ! Nous courons dans les différentes parties du labyrinthe, nous faisons la course avec Adriana et nous nous amusons beaucoup ! Au vu de ma grande méconnaissance de l’art, je ne pourrai pas vous en dire plus, je sais seulement que le Guggenheim a un fonctionnement différent des musées traditionnels puisque les collections sont tournantes, elles ne restent jamais très longtemps. »

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Le Labyrinthe du Guggenheim 

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Le labyrinthe vu d’en haut

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A l’intérieur du Labyrinthe

Le musée du Guggenheim de Bilbao est l’un des cinq musées de la fondation Solomon R. Guggenheim. Il a ouvert ses portes en 1997 et a auguré une transformation profonde et irréversible de la ville. Sa silhouette est le produit d’un assemblage particulier de pierre, de verre et de titane. Le musée est devenu rapidement un des bâtiments contemporains les plus connus et les plus appréciés au monde, faisant énormément pour le renouveau et la notoriété de Bilbao. Sa conception a coûté 100 millions de dollars.

Mais je voudrais revenir sur l’architecture du musée qui est réellement impressionnante. Comme je le disais tout à l’heure Franck Ghéry a posé son crayon sur la feuille et ne l’a pas relevé jusqu’à la fin du dessin. Si le résultat était tout à fait original, il restait l’énorme défit de créer, de concrétiser ce projet fou dans la réalité ! Le Guggenheim est réellement une prouesse technologique et d’ingénierie comme il en existe peu !  Que l’on soit dessous, à côté ou en face de lui, il impose le respect au même titre que ce labyrinthe d’acier à l’intérieur de lui. Comment ont-ils fait pour faire rentrer des « feuilles » d’acier de plus de 200 tonnes à l’intérieur de la construction ? Comment ont-ils fait pour tenir droit des lignes aussi courbes à l’extérieur et dans des proportions aussi grandes ?

Le succès du Guggenheim ne doit pas seulement revenir à son concepteur mais à ses ingénieurs, ses constructeurs, ces centaines d’hommes et de femmes qui ont travaillé d’arrache-pied, qui ont usé de toute leur ingéniosité pour faire tenir debout une construction aussi improbable. La conception Assistée par Ordinateur (CAO) et une conception poétique d’intégration à la structure des quatre éléments fondamentaux : terre, eau, feu, air en font définitivement une construction hors-norme.

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Le Guggenheim 

Pour finir, je voudrais dire que vu du pont de la Salve, on peut admirer la réelle forme de bateau du musée avec la Tour d’Iberdrola à l’avant comme une cheminée. Quant à l’araignée, sculpture de l’artiste franco américaine Louise Bourgeois, elle est appelée Maman, qui comme son nom l’indique est un hommage à la mère de l’artiste : «  L’araignée est une ode à ma mère. Elle était ma meilleure amie. Comme une araignée, ma mère était une tisserande… Les araignées sont des présences amicales qui dévorent les moustiques. Par conséquent, les araignées sont bénéfiques et protectrices, comme ma mère » disait-elle.

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L’araignée 

Le reste de la journée s’est passé calmement, nous sommes retournées à Koli pour saluer Estefania, puis nous sommes rentrées pour nous préparer à la soirée du jour de l’An et retrouver une amie Emilie. Mais la soirée a tourné court. En effet, il existe une tradition très bizarre au Pays-Basque espagnol pour les Jour de l’An qui est de faire ville morte de 20 heures à 2 heures du matin. La fête ne commence qu’après. Aussi lorsque nous sommes sorties à 22h pour aller manger, nous n’avons RIEN trouvé, ni bar, ni restaurant, ni magasins, ni métro, ni bus, RIEN ! Les seules « âmes qui vivent »  que nous avons croisées sur notre chemin étaient des étrangers perdus comme nous. Heureusement, nous sommes tombées sur un des seuls petits restau (des chinois) ouvert à ce moment là et nous avons pu mangé un « plato combinado » à 6 euros ! A minuit des feux d’artifices ont éclaté partout dans la ville faisant un vacarme impressionnant. Nous avons vite compris que c’était les gens eux-mêmes qui faisaient les feux d’artifice et ils jetaient même des pétards depuis leurs fenêtres. Ensuite nous sommes rentrées à l’hôtel et nous avons fait connaissance d’un groupe de 4 garçons andalous avec qui nous avons discuté jusqu’à trois heures de matin. Puis ils sont partis en discothèque (et oui ! C’est à cette heure là qu’ils sortent les espagnols !) et nous nous sommes allées nous coucher.

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Avec Emilix 

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Entre filles 

Le lendemain, nous nous sommes levées tôt pour rentrer à Tours. C’est avec le cœur un peu gros que nous sommes revenues. Ces vacances étaient vraiment très agréables et bien trop courtes. C’est tellement bien l’Espagne ! A chaque fois que j’y vais, je ne veux plus rentrer en France et ça fait trente ans que ça dure !…

A la prochaine donc !

[1] Nervios/nervioso : nerveux

Voyage à Bilbao partie 2

v Vendredi 30 Décembre

« Après une nuit pas si reposante, je me réveille dans une chambre glaciale. Adriana dort encore et je pars dans la salle de bains pour m’habiller de façon à ne pas la réveiller. Je décide d’aller faire des courses pour le petit déjeuner dans le centre commercial d’à côté. Dans la rue, l’air froid qui siffle à mes oreilles me fait hâter le pas pour arriver au plus vite. Une fois n’est pas coutume, je vais rester un long moment dans le supermarché (d’ordinaire je n’aime vraiment pas les supermarchés !) en savourant chaque instant : On dirait Asheville[1] ! On dirait presque Trader Joe’s, le supermarché où nous allions toujours faire nos courses ! La structure du magasin, la présentation des rayons, l’éclairage et surtout le sourire que me tendent les vendeuses chaque fois que j’en rencontre une ! C’est l’Espagne ! C’est Asheville ! Et c’est trop bon ! De retour à l’hôtel, je trouve Adriana qui vient juste de se réveiller : nous sommes toujours si bien synchronisées ! Nous descendons déjeuner et pour cette matinée, nous prendrons notre temps et ne sortirons finalement que vers 1h de l’après-midi.

Nous partons à pied et sur le chemin, nous trouvons un petit restaurant qui s’appelle « Nostrum » qui fait de la cuisine naturelle et  « maison ». Dans un petit reportage que j’ai vu il y a peu, il était expliqué que « Nostrum » était une entreprise catalane espagnole, que leur concept marchait très bien et qu’ils étaient en pleine expansion, y compris sur le marché français ! Vu les lourdeurs et les acidités d’estomac que je me traîne en ce moment, cette cuisine est pour moi une véritable bénédiction ! La salade de lentilles aux petits légumes me donnera une sensation de fraîcheur et la soupe de légumes finira de calmer mes ardeurs. Quant à Adriana, elle sera aussi très contente de ses pâtes au pesto.

Après le déjeuner nous continuons notre marche. Nous nous dirigeons vers le célèbre musée du Guggenheim qui a transformé la ville depuis sa construction et son ouverture en 1997. Nous traversons le pont de la Ria et nous descendons vers le Paseo qui y mène.

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La Ria 

Très vite nous tombons sur de hauts bâtiments qui nous font tour à tour penser à Dubaï (la tour Iberdrola) à San Francisco avec le pont et sa tour qui ressemble à l’emblème de la tour de Sauron[2] ».

 La Tour Iberdrola est un gratte-ciel de 165 m de haut dont la construction a duré quatre ans entre 2007 et 2011. Elle a été conçue par le même architecte que la Tour de Cristal de Madrid, César Pelli, argentin, spécialisé dans en architecture verticale. La Tour comprend 41 étages et est répartie sur 51 000 m2 de surface « habitable ». Comme cela peut se voir, elle a la forme d’un triangle isocèle avec les côtés légèrement bombés.  Elle est entièrement consacrée à des espaces de bureaux.

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La Tour Iberdrola

Le pont de la Salve (prononcez Salbé en espagnol) a été construit en 1970 pour relier le centre ville aux quartiers périphériques. De nos jours, il fait partie de l’ensemble du musée du Guggenheim. L’arc rouge qui le surplombe, que nous avons surnommé la Tour de Sauron, est en fait appelé l’Arc Rouge et vient de l’artiste français Daniel Buren qui l’a traité comme une sculpture tout en lui laissant sa fonction initiale.

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Le pont de la Salve

« Devant toutes ces constructions que de dépaysement ressentons-nous ! Notre imagination, piquée à vif, surfe sur les hauteurs des bâtiments que nous rencontrons. Mais le meilleur est toujours pour la fin n’est-ce pas ? Et voici le Guggenheim ! Qu’il est beau et imposant ! C’est impressionnant ! Brillant de mille feux, il paraît flambant neuf ! Avec ses formes ultra-futuristes, il appelle sans cesse le regard, il est magnétique, envoûtant !

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La forme en bateau du Guggenheim

 Je suis excitée, ces vacances, même très courtes me font vraiment du bien et je me sens tellement chanceuse d’être ici avec Adriana ! J’ai envie d’écrire, écrire, écrire, là tout de suite maintenant pour ne rien perdre de ce moment ! Nous approchons de la colonne de boules qui trône au milieu du bassin du parvis du musée. Son fond est parsemé de pièces de monnaie, alors nous lançons les nôtres : « Suerte[3] ! Proteccion ! Felicidad[4] et bonne santé ! » nous sommes-nous écriées !

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 Les boules et la fontaine du Guggenheim

Nous entrons ensuite dans le musée pour demander le prix d’entrée, mais nous reviendrons demain car ce soir il est trop tard. En ressortant, nous accédons à l’esplanade du musée avec son immense chien de fleurs[5]. A cette période de l’année, seule quelques unes sont fleuries mais la sculpture végétale n’en reste pas moins impressionnante ! Là, nous faisons connaissance avec trois marionnettes rigolotes qui nous glisse des mots doux (Ah ces espagnols, ils savent toujours s’y prendre !) pour s’assurer notre générosité : « Qué tal guapa[6] ? Como estas corazon, amor[7] ? Quieres una foto[8] ? » Qué si ! Et Adriana est bonne pour la pose !

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Le chien du Guggenheim 

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Avec les marionnettes 

Nous continuons notre périple, le long de la Ria vers le centre ville à la recherche d’un endroit où prendre un thé et un petit goûter.

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En se promenant sur les berges…

 Adriana remarque alors un tout petit bar très peu visible depuis la rue. Nous y entrons et nous découvrons là un monde « enchanté », un endroit unique et totalement atypique ! C’est une explosion de couleurs et de vêtements et d’objets dont chacun est unique : des fleurs partout, des coussins, des vêtements, de vieux objets d’antiquaires et du rose, du bleu, du vert, du rouge, du violet et j’en passe…un vrai feu d’artifice ! C’est bar-boutique, un concept nouveau, venu de Londres qui permet à des artisans-artistes de vendre leurs produits et de faire un lieu d’accueil.

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Mais il n’y a  pas que le lieu qui est haut en couleurs, les personnages qui l’habitent aussi ! Estafania, la serveuse ! Une rencontre comme j’en fais tant en Espagne et si peu en France ! Une rencontre due à tout sauf au hasard !  Tout de suite nous nous comprenons, nous sommes sur la même longueur d’ondes : nous parlons art, nous parlons chamanisme, nous parlons chemin de développement personnel. Estafania est actrice, originaire de Bilbao, elle a vécu à Madrid pendant plusieurs années pour son travail, jusqu’à son retour dans sa ville natale pour des raisons familiales. Nous nous mettons à parler, beaucoup, vite, intensément. Nous nous racontons, nos parcours, nos aventures, nos rencontres. Nous avons tant en commun ! Tout mon espagnol revient d’un coup, plus d’hésitations et Estafania, oublie elle aussi que je suis française et me parle à la vitesse lumière si caractéristique des madrilènes. Nous rions de bon cœur, enchantées de cette rencontre et échangeons, nos adresses mail et Facebook. Et puis je craque : les vêtements sont tellement mignons que finalement nous nous achetons un poncho chacune avec Adriana ! Ce bar-boutique aurait été très bien à Asheville, dans le River Art District, au milieu des autres boutiques des artisans et des créateurs de la ville. Au fait ! Si vous allez à Bilbao, l’endroit s’appelle Koli. Enfin, nous partons de là et nous prenons congé d’Estefania.

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Adriana et Estefania

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Cette fois-ci nous allons visiter la cathédrale Santiago, une église de pierres blanches, une église de la mer, qui tout de suite me fait penser à ma bien-aimée Santa Maria del Mar de Barcelone ! Mais aucune église n’égale Santa Maria, j’aime cet endroit presque comme une personne ! L’atmosphère de Santiago est claire, reposante, harmonieuse, lumineuse. Une atmosphère propice à la détente et à la méditation.

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Le portail et l’intérieur de la Cathédrale Santiago 

 Nous finirons notre soirée dans un bar basque typique de la Plaza Nueva où nous mangerons un riz aux légumes servi dans poêle à Paëlla. Il y a un monde fou, comme il est de coutume en Espagne. On s’entend à peine parler ! Le serveur, un petit brun aux yeux noirs comme je les aime et qui sait parler français, nous dit en riant au moment où nous partons : « Après, je viens avec toi et ta fille, nous sortirons ensemble ! ». Toujours aussi charmeurs ces espagnols, moi ils me chavirent le cœur !! Voilà pour cette journée bien remplie, la suite c’est pour demain salut !

 

[1] Asheville est une ville de l’Etat de Caroline du Nord aux Etats-Unis où nous avons vécu en 2015

[2] Toujours référence au Seigneur des Anneaux

[3] Suerte : Chance

[4] Felicidad : Bonheur

[5] De l’artiste Jeff Koons

[6] Comment ça va ma belle ?

[7] Comment vas-tu mon cœur, mon amour ?

[8] Tu veux une photo ?

Voyage à Bilbao première partie

Pour cette fin d’année 2016, nous cherchions où passer le Jour de l’An.  J’avais besoin de vacances, de vraies vacances, celles où l’on n’est pas chez soi, celles où l’on ne fait rien d’habituel, celles où l’on est ailleurs et où on se change les idées. Voilà bien longtemps que je n’en n’avais pris des comme ça…Finalement notre choix s’est porté sur Bilbao. Nous y avons passé trois jours du 29 Décembre 2016 au 1er Janvier 2017. Voici le récit de notre séjour.

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v Jeudi 29 Décembre

« Nous sommes arrivées hier soir après plus de deux jours pour réussir à réserver et où j’ai cru que le séjour allait tomber à l’eau ! Quelle joie donc de partir et de se retrouver ici aujourd’hui ! Néanmoins, la chambre à l’hôtel est très décevante : froide, exiguë et donnant sur la rue donc bruyante, elle ne me plaît pas du tout ! On a beau être à Bilbo je ne peux pas la sacquer cette chambre !! (Rire!)[1]. Après une installation sommaire, nous ressortons pour manger. Nous prenons le métro jusqu’à l’arrêt Casco Viejo[2]et à la sortie nous débouchons sur la Place Miguel Unamuno, une des places centrales de la vieille ville, noire de monde à cette heure ».

Bilbao est la plus grande ville du Pays Basque espagnol. Elle compte 350 000 habitants et un peu moins d’un million dans son agglomération. Elle est la capitale de la région de « Biscaya » et est située dans l’estuaire du fleuve Nervion, qui vient de « nerveux »  (Nervios/Nervioso en espagnol) comme nous l’expliquera Txéma, un septuagénaire, originaire de là que nous rencontrerons lors de l’une de nos ballades pendant le séjour et dont je reparlerai plus tard. Bilbo est le nom historique basque de la ville. Ce nom ferait référence à une épée, probablement faite de fer biscayen appelé « Bilbo », ce qui pourrait faire penser que ce mot ou nom est utilisé depuis au moins le XVIème siècle.

Bilbao a été fondée en 1300 par Diego Lopez V de Haro, seigneur de Biscaye. Au moment de sa fondation, la  ville ne compte que trois rues autour d’une église (l’actuelle cathédrale) entourées par une muraille et un port. Elles sont passées progressivement au nombre de sept et se nomment : Somera, Artecalle, Belosticalle, Carniceria vieja, Barencalle, Barencalle Barrena. Elles forment maintenant, le « Casco viejo » de Bilbao, un quartier populaire et d’immigration mais aussi un des principaux centres de la vie nocturne de la ville.

« …Les bars sont pleins ! Les gens font la queue devant les restaurants ! Ca y est c’est l’Espagne ! Je suis trop contente d’être là ! Les mots, les intonations de la langue et les voix plus graves des espagnols arrivent jusqu’à mes oreilles et me chantent une douce chanson, une chanson que j’aime tant ! Malgré le froid, je sens que je me réchauffe et ça me fait chaque fois ça lorsque j’arrive en Espagne !  

Au milieu de la place, comme un peu partout en Espagne, trône une fontaine qui n’a pas seulement un rôle décoratif mais est bien là pour abreuver les gens.

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Fontaine

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Plaza Miguel Unamuno

 Alors que nous sommes en train de la photographier, trois jeunes adolescentes nous dépassent et vont s’y désaltérer. Bon…que faire ? En faisant le tour de la place, nous nous apercevons bien vite qu’il y a trop de monde pour manger ici. Nous décidons de pousser plus avant notre visite du quartier.  Finalement, à la sortie d’un bar nous trouvons de quoi nous restaurer : ce sera un « wok japonais » comme il y a un à Tours place du Monstre. Les « Pintxos », on se les réserve pour demain ou pour le réveillon.

Après manger, nous flânons dans les petites rues et nous tombons sur la cathédrale Santiago qui est à cette heure bien évidemment fermée. Là aussi nous décidons de revenir le lendemain. »

La cathédrale Santiago ou Cathédrale Saint Jacques est la cathédrale catholique romaine de la ville. Sa construction remonte à avant 1300 lorsque Bilbao n’était qu’un petit village de pêcheurs. Elle doit son nom au fait qu’elle est située sur le chemin de Saint jacques de Compostelle (Santiago de Compostela en espagnol).

« Nous continuons notre ballade et nous prenons par hasard la « calle Sombreria ». De là nous débouchons sur une place, la Plaza nueva, qui « Ô surprise ! » est la sœur jumelle de la Plaza Real à Barcelone !  La Plaza Nueva est une des extensions du vieux quartier qui a été construite vers le XVIIIème siècle.C’est une place carrée délimitée par des arcanes et des bars et restaurants tout autour. Elle est joliment décorée des illuminations de Noël.

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Nous finissons notre parcours au théâtre Arriaga »

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Théâtre Arriaga

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Boules lumineuses devant le théâtre  

Le théâtre Arriaga est un bâtiment d’une grande beauté. Inspiré de l’ Opéra de Paris, il a été construit en 1890. En 1902, il a reçu son nom actuel en hommage au musicien basque espagnol Juan Crisostomo Arriaga, considéré comme le « Mozart espagnol » de part son talent et mort à 20 ans de tuberculose.

 « Devant le théâtre est installé un imposant sapin de noël scintillant de mille feux ! Juste à côté, il y a le fleuve. Nous nous arrêtons  sur les berges pour nous accorder un petit moment d’observation et de réflexion. Un peu plus loin des enfants, sous l’œil vigilant de leurs parents, s’amusent à allumer des petits feux d’artifice. Je comprendrais plus tard que ce n’était là qu’un entraînement pour la nuit du réveillon…Adriana, inspirée, se met à dessiner. Mais finalement, le froid aura eu raison de nous et nous rentrons vers 23h pour manger un dessert, boire une infusion bien chaude et regarder un film en espagnol. Nous nous couchons ce soir là vers 1h du matin ».

Suite bientôt….

[1] Référence à Bilbo Sacquet du Seigneur des Anneaux. et de Bilbo le Hobbit.

[2] Vieille ville