Voyage en Brocéliande
Du dimanche 27 au vendredi 31 Août 2017
Rennes
Chose promise, chose due. Nous nous étions promis d’aller voir la forêt de Brocéliande et depuis que nous sommes installées à Tours, nous sommes passées de l’idée à l’évidence : il fallait y aller !
Dimanche 17h. A l’arrivée nous rejoignons notre chambre en Airbnb et nous repartons aussitôt pour aller manger en ville et faire un tour dans le vieux Rennes. Au restaurant, c’est galette bretonne oblige !
Au restau
Après manger, nous passons un premier portail qui symbolise l’entrée dans la vieille ville et nous débouchons sur la place de la mairie et de l’opéra. Ce sont des bâtiments magnifiques, grands, imposants et dont les éclairages nocturnes soulignent encore la beauté.
L’entrée dans la vieille ville
La Mairie de Rennes
Ce soir là, nos déambulations nous ont amenées vers la place Sait Michel, la place Saint Anne, le Parlement de Bretagne. Le lendemain, nous avons visité aussi le parc du Thabor.
Le Parc du Thabor
Le vieux Rennes
Rennes nous est apparue globalement comme une jolie ville, mais ce que nous en avons surtout retenu c’est la gentillesse des rennais et des rennaises à qui nous nous sommes adressées et qui se sont toujours rendus disponibles pour nous donner les informations dont nous avions besoin. Au niveau architectural, le plus intéressant à Rennes, c’est le volume et la grandeur des bâtiments de la ville : des places immenses, des constructions hautes et volumineuses, Rennes, pour l’œil du néophyte, se donne à voir comme une ville de rois ou de géants, une ville charismatique. De fait, elle est la 11ème agglomération de France et une ville étudiante très appréciée. Après avoir passé la journée à Rennes, nous reprenons le bus direction Brocéliande enfin !
Brocéliande
Au gîte en Brocéliande à la tombée de la nuit
v La Fontaine de jouvence, le tombeau de Merlin, le chêne des Hindrés
Mardi. Aujourd’hui, nous avons visité à pied la Fontaine de Jouvence et le Tombeau de Merlin. Nous avons donc fait nos premiers pas dans la forêt de Brocéliande. Il faisait chaud mais sous l’épais feuillage des arbres, l’air était doux. La forêt est peuplée de toutes sortes d’essences d’arbres, arbustes et buissons : genêts, ajoncs, chênes, pins, bouleaux etc.
L’étang pour aller au tombeau de Merlin et à la fontaine de Jouvence.
Tout de suite, nous nous sentons tout à fait à l’aise dans cet environnement. Une sensation d’aisance, de familiarité, de « déjà vu » ou de « déjà connu » s’installe. Par endroits, on dirait une forêt du Béarn, dans d’autres un bosquet pyrénéen. Puis notre regard se pose sur une parcelle de pin et nous sommes transportées dans les Landes ou même en catalogne espagnole. Un peu plus loin, de grands conifères aux aiguilles vert foncé s’élancent vers le ciel et c’est Asheville et les contreforts des Appalaches qui nous reviennent. C’est un peu comme si Brocéliande contenait en son sein toutes les autres forêts des zones tempérées. Présente depuis le néolithique, Brocéliande pourrait se pressentir un peu comme la « mère » de toutes les forêts. Etymologiquement, « Brocéliande » vient du nom breton « Breselien » ou « Brécélien » qui signifie « la colline du marécage ».
La première chose que nous remarquons c’est qu’en Brocéliande, il y a des chênes, beaucoup de chênes. Il est d’ailleurs l’arbre sacré des ces contrées et par extension de nombre de cultures celtes. Puis bien vite au cours de notre ballade, nous croisons un, puis deux, puis des regroupements de petits tas de pierre qui donnent une « présence rituelle » à la forêt. Ils ont l’air de petits bonhommes ou d’espaces de jeux pour les « Korrigans », ces petits lutins qui peuplent la forêt, qui vivent dans les trous des arbres et qui sentent très mauvais. Ici on appelle ces constructions les « Cairns ».
Un cairn
Des chênes
Le chêne des Hindrés- Un des plus vieux chênes de la forêt qui a au moins 500 ans. Il est haut de 18 mètres.
Nous visitons d’abord la Fontaine de Jouvence. La Fontaine est une clairière où les Druides se réunissaient une fois par an pour recenser les nouveau-nés. Mais certains ne pouvaient être présents et étaient présentés l’année d’après. C’est pourquoi on dit que cette fontaine fait rajeunir ! La fontaine en elle-même se présente comme un petit tas de pierre à l’eau stagnante en cette fin d’été. Pourtant le lieu possède une réelle « présence » et attire beaucoup de monde. En veut pour preuve ce champ de Cairn que j’aperçois en montant sur un petit monticule et qui m’arrache un cri de surprise. Cet espace est rempli de constructions de pierres rouges, rosées, bordeaux (la couleur de la terre en cette région), de toutes formes et de toutes tailles et décorées de fleurs et de mûres trouvées dans les ronces avoisinantes. Ces cairns sont autant de rituels et de prières où chacun aura couché sur de petits de papiers, ses rêves, ses demandes, ses espoirs, ses projets puis glissé sous les pierres. Les pèlerins de Lourdes font à peu près la même chose lorsqu’ils mettent leurs demandes dans l’urne de la grotte, ou qu’ils allument des cierges sur les bords du gave[1].
La Fontaine de Jouvence
Le champ de Cairns de la fontaine de Jouvence
Puis nous partons voir le Tombeau de Merlin un peu plus haut. A l’origine, le tombeau de Merlin est une allée de pierres de 12 mètres de long datant du néolithique. Elle a été pillée au XIX siècle par des chercheurs d’or. Maintenant, il est entouré d’une palissade de bois et de pommiers. Le pommier est l’arbre de Merlin, celui sur lequel il s’asseyait pour écouter les doléances des hommes et les aider. Selon la légende, le mot « tombeau » n’est peut-être pas le plus approprié pour parler de cet endroit. D’ailleurs Merlin est-il vraiment mort ? La seule chose que l’on sait, c’est que la fée Viviane l’aurait enfermé au nom de leur amour, car Merlin trop pris par les affaires des hommes partait et ne revenait qu’une fois par an. Merlin et Viviane s’aimaient passionnément mais ils ne pouvaient « consommer » cet amour car Merlin, fils du diable, n’avait pas le droit de s’adonner au plaisir de la chair sous peine de se rapprocher trop de son père et de perdre tous ses pouvoirs magiques. Mais aveuglé par ses sentiments, Merlin enseigna à Viviane tout ce qu’il savait de la magie…jusqu’à son sort le plus puissant…celui d’enfermer un homme vivant à tout jamais. Sort que Viviane s’empressa d’applique sur Merlin. Il est dit qu’après maintes supplications, Viviane accepta de rejoindre Merlin dans sa cache et que leurs âmes habitent à tout jamais Brocéliande.
Le tombeau de Merlin
[1] Rivière des Pyrénées
Texte: Nathalie
Photos: Adriana