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Projet de stage

  I) Présentation de la structure d’enseignement et des conditions de stage

v L’Université de Caroline du Nord : l’UNC

UNCA

L’état de Caroline du Nord est reconnu comme un pôle universitaire dans le Sud des États-Unis. En particulier, la zone connue comme le Triangle de Recherche qui est  située dans le centre de la Caroline du Nord abrite des centres d’enseignement supérieur tels que l’Université de Caroline du Nord (University of North Carolina), Duke University et North Carolina State University. Toutefois, de nombreuses zones en Caroline du Nord offrent des collèges et des universités de qualité, y compris la ville de montagne d’Asheville qui héberge l’Université de Caroline du Nord à Asheville ou UNCA dont nous parlerons plus avant.

L’UNC est une université multi-campus. Divisée en 17 campus différents elle draine aujourd’hui plus de 220 000 étudiants. Université d’Etat, l’UNC est la plus ancienne université publique de la nation. Elle prend ses racines dans la Constitution de 1776 qui stipulait que « tout apprentissage utile doit être dûment encouragé et promu dans une ou plusieurs universités ». Ses racines séculaires restent encore aujourd’hui au cœur de son rôle de création, de transmission et d’application des connaissances. En ce sens, elle reste fidèle à l’idéal de partage du savoir, fondateur d’une société libre si cher à l’époque de sa création.

v L’Université de Caroline du Nord à Asheville : l’UNCA

L’Université de Caroline du Nord à Asheville (UNC Asheville) est l’une des 17 écoles qui composent l’Université de Caroline du Nord et est la seule école dans le système à avoir été désignée comme une des principales universités d’arts libéraux[1] du pays.

Créée en 1927, en tant que Buncombe County Junior College, elle comptait à l’époque 86 étudiants venus poursuivre leurs études après le secondaire. En 1969, le Collège rejoint le système de l’Université de Caroline du Nord (UNC) et est rebaptisé l’Université de Caroline du Nord à Asheville (UNCA). Elle était spécialisée au début dans les enseignements universitaires de premier cycle[2].

L’UNCA recense actuellement 3 700 étudiants provenant de 37 États et territoires, et de 23 pays. Elle offre plus de trente majeures[3] avec des cursus de qualité notamment pour la Baccalauréat[4] en arts, Baccalauréat en sciences et le Master en arts libéraux[5].

L’école offre des programmes de premier cycle et des cycles supérieurs dans des dizaines de disciplines notamment: comptabilité; astronomie; biologie; commerce/entreprise; chimie, informatique; théâtre; économie; sciences de l’éducation; école d’ingénieurs; langues étrangères; histoire; sciences humaines; littérature; mathématiques; philosophie; sciences politiques; psychologie et les études sur les femmes .

L’école offre aussi le programme « d’études générales d’intégration »[6], qui est obligatoire pour tous les nouveaux étudiants. Selon UNC Asheville, le programme « met l’accent sur l’intégration et la synthèse des connaissances à travers les frontières disciplinaires traditionnelles » par le biais des programmes de formation pluridisciplinaire.

Le Département des Langues Etrangère (Department of Foreign Languages) offre des cursus en Français, Allemand et Espagnol. Les cours académiques sont relayés par des activités extrascolaires pensées pour fournir aux étudiants une solide maîtrise de la langue ainsi qu’une rigoureuse compréhension de la culture et de la littérature de cette langue. A l’automne 2006, des classes de portuguais ont été ouvertes.

  II) Présentation du système éducatif du pays et de la région d’accueil

v Le système éducatif des Etats-Unis[7]

·      Organisation et structure:

A l’instar de beaucoup d’autres pays, la scolarité obligatoire se situe aux Etats-Unis entre 6 et 16 ans. Néanmoins, dans son discours de Janvier 2012 sur l’état de l’Union, le Président Obama souhaitait « rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans » dans tous les Etats comme c’est déjà le cas certaines parties du Canada[8].

La scolarité s’organise de la manière suivante[9]:

  • Scolarité pré-élémentaire : de un à trois ans
  • Education élémentaire : de six à huit ans, mais c’est la durée de six ans qui est la plus répandue. Il commence toujours par la première année d’école et se termine en septième ou en huitième selon les Etats. L’âge d’entrée à l’école est entre 5 et 7 ans, 6 ans étant le plus communément pratiqué.
  • Education secondaire de base : L’éducation secondaire débute par la sixième ou huitième année et peut durer jusqu’à la neuvième ou douzième année. Elle dure de deux à quatre ans (selon la durée de la scolarité à l’école élémentaire) et s’achève autour de la dixième année.
  • Education secondaire supérieure : De la neuvième à la douzième année L’âge d’entrée à ce niveau d’études est 14 ou 15 ans. Elle dure généralement quatre ans. A ce moment là les élèves ont entre 17 et 18 ans. Ces établissements sont connus sous le nom de High School. Il existe généralement trois filières au palier secondaire supérieur : la filière professionnelle et technique, la filière d’enseignement général, la filière préparatoire à l’Université.

Cette scolarité, quelle que soit la manière dont elle se décompose, est sanctionnée par le diplôme de fin d’études secondaires : Le High School Diploma[10].

·      Nature et identité :

Le système éducatif américain est à l’image du pays dans lequel il s’est développé : pluriel. On ne peut pas parler d’un système éducatif mais de systèmes éducatifs qui sont décentralisés, c’est-à-dire que chaque état est responsable du système d’enseignement dont il a la charge. Ce sont les school boards, c’est-à-dire les décisions sur les programmes éducatifs et sur le financement qui sont prises par les instances locales. Cependant, il existe un Département de l’Education (équivalent du Ministère de l’Education Nationale en France) du Gouvernement Fédéral qui intervient surtout dans le domaine du financement de l’éducation. Ainsi, pour l’éducation publique et dans la majorité des états la liberté de choix est totale et le socle minimum commun de connaissances est délibéré par les assemblées législatives de chaque Etat. Les écoles privées elles, élaborent librement leurs programmes d’enseignement.

Aux Etats-Unis, il n’y a pas de langue officielle aux yeux de la Constitution. Néanmoins, la majorité des Etats (29 sur 50) a choisi l’anglais comme langue officielle.

Dans le cadre d’une comparaison entre la France et les Etats-Unis, il est intéressant de noter ou de questionner la différence entre les deux pays, entre les deux systèmes d’enseignement et elle est de taille…En France, l’idée de pluralité dans le système éducatif est tout simplement inconcevable. Ainsi, la notion d’égalité inhérente à la nation française ne permet pas d’intégrer la pluralité dans le système d’éducation. Lorsque Jules Ferry crée l’école primaire obligatoire en 1882, c’est avec un modèle d’éducation unique : les mêmes bases pour tous : « Savoir écrire, lire et compter ». Ici on n’imagine pas que les programmes scolaires puissent être différents d’un département à un autre, d’une région à une autre. Et que dire de la langue, cette fameuse langue d’oïl, devenue ensuite français et apprise à toutes les populations du territoire même sous la contrainte ou la punition s’il le fallait (les bonnets d’ânes et les coups de baguette sur les doigts ne sont pas si lointains), alors que la France était au départ une mosaïque linguistique et culturelle ? Enfin et toujours dans ce sens peut-on concevoir en France notre puissant Ministère de l’Education avant tout comme un financeur à l’image du Département de l’Education américain ?

Mais revenons-en aux Etats-Unis. L’investissement dans l’éducation est une part très importante du budget de l’Etat. Au niveau mondial, il représente quelques 28% des dépenses éducatives mondiales et 7% de leur propre PIB.

Néanmoins, selon le rapport PISA 2006[11], les Etats-Unis n’obtiennent que des résultats moyens quant au niveau de leurs élèves d’une même classe d’âge (15 ans) par rapport à la culture scientifique (sciences physiques, sciences du vivant, technologies, sciences de la terre et de l’univers). Par exemple, sur la performance moyenne sur l’échelle de culture scientifique, ils se situent à la 21ème place sur 30 derrière le Danemark, la France ou l’Islande mais devant la Slovaquie, l’Espagne ou la Norvège[12].

·      Le système d’enseignement supérieur

Si le système secondaire est un système d’enseignement très disparate et souffre par là même de nombreuses carences, le système d’enseignement supérieur reste l’un des meilleurs du monde. Selon le rapport annuel de l’OCDE[13], le pays occupe :

  • Le 9ème  rang des pays de l’OCDE pour l’accès à l’enseignement supérieur
  • Le 13ème rang des pays de l’OCDE pour le taux d’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur en trois ou six ans

Et selon un rapport de l’Educational Policy Institute (EPI) le pays consacre 17,2 % à l’enseignement supérieur.

Enfin, en 1998 35 % des américains avaient un diplôme d’enseignement supérieur contre 11% en 1970.

Les études supérieures ont une durée de deux à six ans et comprennent trois niveaux :

  • Niveau de base et dont le diplôme s’obtient en deux ans
  • Niveau de deuxième cycle de un à trois ans
  • Niveau de troisième cycle, le Doctorat (PH.D) s’obtient en trois ans.

Les échelles de notation sont les suivantes :

Échelle numérique Échelle de lettres   Équivalences WES
4.0 A Excellent A
3.7 A- A-
3.3 B+ B+
3.0 B Bien B
2.7 B- B-
2.3 C+ C+
2.0 C Moyen C
1.0 D Passable D
0 F Échec F

A l’image du système éducatif secondaire, le système universitaire et supérieur est fortement décentralisé. Ainsi, chaque Etat de l’union possède plusieurs systèmes universitaires publics. Les universités publiques sont deux types : les universités bénéficiant du plus grand prestige sont les universités dites « de » : par exemple « University of North Carolina » (Université de Caroline du Nord). Puis de moindre qualité se trouvent les universités d’Etat appelées « North Carolina State University ». On trouve aussi généralement des Universités privées dans chaque Etat appelées et des « Community Colleges ». Ces derniers délivrent des cours universitaires de première et deuxième année, des cours professionnels, techniques et de la formation continue.

Pourquoi le système d’enseignement supérieur est-il considéré comme si bon ?

Tout d’abord, il bénéficie d’un afflux massifs d’étudiants étrangers, dont la grande majorité est asiatique et qui ont déjà été formés dans les premiers niveaux par leurs pays d’origine. Ces étudiants représentent souvent l’élite de la population estudiantine de leurs pays. Chouchoutés et très appréciés, les Etats-Unis leur offrent bien souvent des perspectives d’emploi et/ou de recherche très intéressantes. Ce phénomène de Brain Drain profite à l’économie toute entière.

De plus le système de sélection par l’argent joue un rôle non négligeable. Les études supérieures aux Etats-Unis sont souvent chères et malgré une volonté de démocratisation depuis les années 60, l’accès à l’Université reste bien souvent un privilège. Le niveau d’étude reste ainsi assez exigent. Dans certaines grandes universités les budgets sont souvent considérables, permettant aux étudiants comme aux laboratoires de recherche de disposer de tout ce dont ils ont besoin.

Enfin, décentralisation oblige, les universités américaines ont tissé depuis longtemps de nombreux liens avec les entreprises, notamment locales privilégiant ainsi pour les étudiants, l’accès au monde du travail. Ces dernières jouent bien souvent un rôle de financeurs des universités, comme les états, les dons et les fondations.

III) Projet d’enseignement : description et modalités de mise en œuvre

v Présentation du projet

·      Les circonstances du Master et du stage[14]

Pour ce Master 2 « Enseigner à l’étranger », j’ai choisi de faire mon stage à l’Université de Caroline à Asheville aux Etats-Unis. Comme expliqué auparavant, l’UNCA est l’un des 17 campus de l’Université répartis sur tout le territoire de la Caroline du Nord.

Pourquoi l’UNCA ? Par un concours de circonstances et d’opportunités je dirais. Si j’avais décidé que cette année 2014-2015 allait être une année de reprise d’études pour moi, je ne me destinais pas du tout à faire ce Master. Après avoir préparé toute l’année dernière un sujet de doctorat, puis m’être inscrite à la préparation du CAPES Espagnol « au cas où », je me retrouve à choisir plusieurs options lors de mon inscription, trois en tout. N’ayant aucune inspiration précise, je rajoute donc une inscription en sciences économiques et une en Master « Enseigner à l’étranger », dont il faut bien le dire, je n’avais aucune idée du contenu.

Après reçu la nouvelle que j’étais prise, j’y ai regardé de plus prés et je me suis rendue compte que ce Master était finalement tout ce que j’attendais : la validation d’une expérience professionnelle préalable et la possibilité d’aller travailler à l’étranger, ce que je souhaite depuis longtemps. La nouvelle était d’autant meilleure qu’il fallait aller faire un stage à l’étranger durant l’année.

J’ai tout de suite pensé à l’Amérique du Nord et le Canada notamment où j’ai effectué un séjour de trois mois à l’automne 2012. Il se trouve que j’ai également un ami qui vit aux Etats-Unis depuis 24 ans. Néanmoins, lorsque j’ai parlé de cette possibilité au corps enseignant du Master, la réponse a été négative, car celui-ci est spécialisé sur les pays européens et du sud de l’Europe. Une période de flou s’est donc installée car je n’avais aucune inspiration pour ce qui concernait l’Europe, du nord ou du sud. Elle n’a pas duré longtemps…Il se trouve que juste à ce moment là, j’ai eu l’opportunité totalement imprévue de partir à Asheville en Caroline du Nord chez l’ami dont je viens de parler. Ce genre d’opportunité ne se refusant pas, j’en ai parlé aux professeurs du Master qui m’ont donné le feu vert pour aller chercher un stage là-bas.

Une fois sur place, je me suis donc présentée au Département des Langues Etrangères de l’Université avec l’objectif de contacter les enseignants de FLE. Je me suis d’abord adressée à Oliver Gloag qui est professeur assistant de français et d’études francophones. J’ai ensuite été dirigée vers Wieble Strehl la directrice du Département et enseignante d’allemand. Après avoir exposé ma demande, Mme Strehl s’est dite favorable à ma présence dans le Département pour quelques semaines. Elle m’a ensuite signalé qu’elle devait en parler avec le Conseil d’Administration de l’Université, qui lui aussi a été favorable. Je suis donc acceptée en stage au « Foreign Languages Department » de l’UNCA dans la section Français Langue Etrangère entre le 18 Février et le 31 Mars 2015. Mon professeur référent est Monsieur Olivier Gloag professeur assistant en français et en études francophones du Département.

v La proposition de projet :

Pour ce stage, j’ai l’intention de proposer une activité en rapport avec l’écriture et la création littéraire ou plus précisément journalistique. Ce projet justifie mon choix méthodologique qui s’est porté vers « l’approche actionnelle« , mise en place dans les années 90 et qui entreprend de mettre l’accent sur des tâches à réaliser à l’intérieur d’un projet global. Cette méthode me paraît intéressante car elle considère les étudiants comme de véritables acteurs et créateurs de la situation d’apprentissage dans la mesure où ils devront mobiliser leurs propres ressources et connaissances pour atteindre le but qui a été fixé. Cette méthode me semble absolument appropriée car en effet, je souhaite mettre en place un « atelier journal » avec les étudiants et voir si nous pouvons faire paraître un numéro, si modeste soit-il, pour la fin du stage. Il s’agirait d’un journal étudiant, en langue française, basé principalement sur ce qui se passe à l’Université et sur Asheville et sa région. Néanmoins, il pourrait être également intéressant de publier des articles sur la France et son histoire ou sa culture (à travers les arts comme le cinéma, la littérature par exemple) et notamment se faire le relais de ce qui se passe au French Club de l’Université ainsi que dans d’autres activités privilégiant l’essor du français comme : la French Conversation, les French Films ou la Pi Delta Phi qui est la Société d’Honneur Nationale du Français[15]. Cette activité me plairait d’autant plus que j’ai déjà été responsable d’un journal d’élèves lorsque j’étais assistante pédagogique en collège l’année dernière (2013-2014). Toutefois, cette activité ne pourra exister que si elle obtient l’aval des enseignants du Département.

·      Les objectifs du projet :

–       Pour quelle réalisation concrète ?

Ce projet d’écriture et de production littéraire a pour finalité la création d’un journal étudiant en langue française au sein de l’Université.

–       Quelles sont les disciplines engagées ?

Les différents outils employés tournent tous autour de la discipline du français comme langue étrangère. Ainsi, les domaines sollicités par le projet sont : Capacité de rédaction et de mise en forme de la langue, connaissance de l’orthographe et de la grammaire,  esprit d’analyse et de synthèse, curiosité, imagination, inspiration, connaissance et ouverture sur la culture et la société française.

Quels apprentissages pour les élèves ?
  • Meilleure connaissance des techniques d’écriture et de rédaction et amélioration des capacités rédactionnelles en français (sollicitation des règles de grammaire et d’orthographe notamment).
  • Ouverture et développement de la curiosité pour la France et sa culture
  • Développement et expression de la créativité littéraire.
Comment le formaliser ?
  • Six séances de 2h hebdomadaires sur six semaines, par groupe d’étudiants, soit un total de 12 heures (approximativement). Pour plus de détails voir la partie « Séquence détaillée du projet » ci-après.

·      Les champs d’observation :

Comme il m’a été précisé lors de ma rencontre avec certains membres de l’équipe en Novembre, je serai amenée à participer à d’autres activités comme, les séances de French Conversation, les French Tutoring Lab ou des séances de cours plus magistraux où j’aurai avant tout un rôle d’observation.

Le choix de mes observables s’orienteront plus particulièrement vers les domaines des compétences linguistiques et interculturelles et je fais ce choix pour deux raisons essentielles :

  1. La cohérence avec mon sujet de recherche de l’UE 92 qui va traiter du rôle de l’apprentissage du FLE en tant que langue étrangère au niveau universitaire dans le contexte multiculturel que représentent les Etats-Unis.
  • Dans le domaine de la compétence linguistique les questions suivantes pourront être posées (la liste n’est pas exhaustive) :
    • Quelles les méthodes d’enseignement et d’apprentissage de la lecture et de l’écriture sont utilisées pour des étudiants d’université ?
    • Quelle est la place de la maîtrise de la langue, à l’intérieur du cours ou pendant les activités extrascolaires ?
    • Quels sont les critères d’évaluation de la maîtrise de la langue ?
    • Comment est-elle valorisée ?
  • Dans le domaine de la compétence multiculturelle on pourra se demander si :
    • Comment la question de la diversité linguistique et culturelle est-elle traitée en cours de langue ?
    • La langue maternelle est-elle utilisée ? Valorisée ? Sollicitée ?  Sert-elle d’appui à l’apprentissage ?
    • Quelle est la relation des étudiants entre eux ?
    • Quelle est la relation des étudiants avec les enseignants ?
  1. La cohérence avec le niveau d’études observé : il nous semble en effet plus intéressant de nous pencher sur les problématiques précédemment citées au niveau universitaire plutôt que de se demander la place de la religion à l’université, ou celle du règlement intérieur censé canaliser le comportement des étudiants. La tranche d’âge étudiée nous a naturellement amenés à prendre en compte plus particulièrement les deux catégories d’observables précédemment citées.

v Séquence détaillée du projet

Les ateliers seront proposés sur cinq à six semaines entre le 20 Février et le 26 Mars. Selon accord du Département, un ou plusieurs ateliers par semaine pour un ou plusieurs groupes d’étudiants ayant des niveaux différents. Différentes techniques d’écriture journalistiques seront proposées : l’article et la brève, l’interview et le portrait et l’enquête

Dates de séquence Nombre d’ateliers Durée de l’atelier Pour qui ?
Du 20 Février au 27 Mars 6 ateliers par groupe, à raison d’un hebdomadaire 2h par atelier soit une durée totale de 12h Les étudiants de Français Langue Etrangère du Département niveau débutant, intermédiaire ou confirmé
Contenus des séquences Dates
Séance 1 : Prise de contact avec les étudiants, déterminer les centres d’intérêt du groupe+ mise en place de la structure du journal (les différentes rubriques) + présentation de la technique de l’enquête et de son thème (le monde francophone à l’UNCA et à Asheville) 20 Février
Séance 2 Techniques de la brève et de l’article+séance d’écriture 27 Février
Séance 3 Techniques de l’interview et du portrait+séance d’écriture 6 Mars
Séance 4 Séance d’écriture 13 Mars
Séance 5 Fin de production écrite+ début de travail de publication 20 Mars
Séance 6 Travail de publication+distribution dans l’Université 27 Mars

v Séance détaillée de cette séquence

  • Séquence 1 :
  1. Présentation de la part de l’intervenant de la nature du projet : journal étudiant essentiellement basé sur ce qui se passe à l’Université et à Asheville et sa région. A la fin de la séance nous aurons construit la structure de notre journal.
  2. Présentation de chacun des étudiants :
    • Nom-Prénom-Age
    • Formation et niveau de formation
    • Ville et Etat d’origine
    • Pourquoi le choix des études en FLE ?
  1. Les centres d’intérêts de chacun des étudiants avec un qui prend note (l’intervenante aussi)
  2. Quelles sont les aptitudes de chacun par rapport au journal ? (Rédacteur ? Interviewer ? Photographe ? Designer ? Commercial-Marketing ?)
  3. Quel rôle ? Quel sens donnez-vous au journal ? Ou pourquoi faire un journal étudiant ?
  4. Sur quoi aimeriez-vous écrire en particulier ?
  5. Choix des différentes rubriques et structure du journal
  6. Présentation de la technique de l’enquête et du thème de celle-ci : Le monde francophone ou francophile à l’UNCA et à Asheville (qui ? Où ? Quand ? Activités ? Manifestations ?)

Séquences 2 à 5 :

  • Découverte des trois techniques journalistiques suivantes : la brève, l’article et l’interview en première partie de séance (1h) et travail et production écrite en deuxième partie (1h)

Séquence 5 et 6 :

  • Fin du travail de production écrite
  • Mise en page et design du journal
  • Choix des articles publiés
  • Impression et photocopies
  • Distribution dans l’Université

Matériel utilisé :

  • Feuilles de papier et stylos
  • Ordinateurs
  • Imprimantes
  • Dictionnaires et livres de FLE (orthographe, grammaire…)
  • Dictaphones ou tablettes
  • Logiciels de mise en page et de design
  • Recherches d’informations sur Internet et sur livres papiers
  • Appareils photos

[1] Cursus de premier degré généraliste : cursus littéraire et scientifique

[2] Undergraduate : études de premier cycle

[3] Majors : spécialisations

[4] Baccalauréat : Niveau Licence

[5] Ibid. 1

[7] Voir aussi UE 91 dont le texte est plus complet

[8] Le Devoir : « Pour l’école obligatoire jusqu’à 18 ans » Edige Royer, Québec, 14 Mars 2014

[9] Source WEP-USA (World Education Service)

[10] Ibid. 6

[11] Pisa 2006 : Bernard Hugonnier, Eric Charbonnier, Direction Générale de l’OCDE

[12] Ibid. 5

[13] Regards sur l’éducation, 2003, cité dans le journal Le Monde

[14] Cette partie étant un récit personnel, j’ai choisi de la rédiger à la première personne.

[15] National French Honor Society

Le système éducatif américain

  Présentation du pays :

Les Etats-Unis comptent 316 Millions d’habitants en 2013[1]. Le pays est situé en Amérique du Nord entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique et entre le Canada au nord et le Mexique au sud. Il a une superficie de quelques neuf millions six cent mille kilomètres carrés. Les deux langues les plus usitées sont l’anglais et l’espagnol. Enfin, le taux d’alphabétisation est très fort puisque 97% des personnes âgées de plus de 15 ans savent lire et écrire.

  Histoire du système éducatif américain

Le système éducatif américain a certainement été un des premiers systèmes du monde à avoir été mis en place. Impulsé par Thomas Jefferson[2] qui instaura des réformes dès la fin du XVIIIème siècle, ce système éducatif visait à permettre la scolarisation de tous les enfants libres, filles comme garçons. Néanmoins, cette mesure ne fût d’abord pas retenue car considérée comme trop coûteuse par les Etats. Cependant, elle porta ses fruits puisqu’en 1832, dans l’état New-York, fût instaurée une première école élémentaire gratuite et obligatoire. Par la suite Thomas Jefferson, dessina les plans de l’Université de Virginie dont il devint le Recteur.

Entre la fin du XIXéme et le début du XXème, les travaux et recherches sur la pédagogie sont largement influencés par le philosophe John Dewey[3], figure incontournable du courant du pragmatisme[4]. Ce courant philosophique a certainement durablement façonné l’identité même du système éducatif américain qui, à l’égal du système éducatif anglo-saxon européen, cherche à développer l’autonomie et la responsabilité des élèves en les rendant acteurs de leur apprentissage par l’expérimentation notamment. Il est à noter que pour ces philosophes, comme pour Thomas Jefferson précédemment, l’école tient une place essentielle dans la formation d’une société démocratique.

Dans le cadre d’une comparaison avec le système éducatif français, historiquement, après la Révolution Française et pendant l’époque napoléonienne, l’école républicaine s’est construite avec l’objectif de former des élites capables d’assurer le fonctionnement de la nation. Cette idée de nation, une et indivisible, contenant intrinsèquement la notion d’égalité, dont la devise héritée de la Révolution « Liberté, Egalité, Fraternité » est le fondement même de l’identité française, est une notion que l’on ne retrouve pas aux Etats-Unis. En effet, si l’on entend souvent parler de « nation française », ce n’est pas le cas de l’expression « nation américaine » qui n’est jamais (ou quasiment) employée.

Dans les années 50 et 60 du XXème siècle, le système éducatif connaît de profonds bouleversements en tendant par exemple vers une plus grande égalité raciale notamment dans l’accès aux études supérieures et universitaires.

Enfin, dans les années 1970, des réformes imposent la mixité dans tous les établissements publics et le Bilingual Education Act[5] astreint toutes les écoles à un enseignement bilingue pour les enfants ne maîtrisant pas l’anglais.

  Le système éducatif aujourd’hui

v Organisation et structure:

A l’image de beaucoup d’autres pays, la scolarité obligatoire se situe aux Etats-Unis entre 6 et 16 ans. Néanmoins, dans son discours de Janvier 2012 sur l’état de l’Union, le Président Obama souhaitait « rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans » dans tous les Etats comme c’est déjà le cas certaines parties du Canada[6].

La scolarité s’organise de la manière suivante[7]:

  • Scolarité pré-élémentaire : de un à trois ans
  • Education élémentaire : de six à huit ans, mais c’est la durée                                                                                                                                                                                             de six ans qui est le plus répandue. Il commence toujours par la première année d’école et se termine en septième ou en huitième selon les Etats. L’âge d’entrée à l’école est entre 5 et 7 ans, 6 ans étant le plus communément pratiqué.
  • Education secondaire de base : L’éducation secondaire débute par la sixième ou huitième année et peut durer jusqu’à la neuvième ou douzième année. Elle dure de deux à quatre ans (selon la durée de la scolarité à l’école élémentaire) et s’achève autour de la dixième année.
  • Education secondaire supérieure : De la neuvième à la douzième année L’âge d’entrée à ce niveau d’études est 14 ou 15 ans. Elle dure généralement quatre ans. A ce moment là les élèves ont entre 17 et 18 ans. Ces établissements sont connus sous le nom de High School. Il existe généralement trois filières au palier secondaire supérieur : la filière professionnelle et technique, la filière d’enseignement général, la filière préparatoire à l’Université.

Cette scolarité, quelle que soit la manière dont elle se décompose, est sanctionnée par le diplôme de fin d’études secondaires : Le High School Diploma[8].

v Nature et identité :

Le système éducatif américain est à l’image du pays dans lequel il s’est développé : pluriel. On ne peut pas parler d’un système éducatif mais de systèmes éducatifs qui sont décentralisés, c’est-à-dire que chaque état est responsable du système d’enseignement dont il a la charge. Ce sont les school boards, c’est-à-dire les décisions sur les programmes éducatifs et sur le financement qui sont prises par les instances locales. Cependant, il existe un Département de l’Education (équivalent du Minsitère de l’Education Nationale en France) du Gouvernement Fédéral qui intervient surtout dans le domaine du financement de l’éducation. Ainsi, pour l’éducation publique et dans la majorité des états la liberté de choix est totale et le socle minimum commun de connaissances est délibéré par les assemblées législatives de chaque Etat. Les écoles privées elles, élaborent librement leurs programmes d’enseignement.

Aux Etats-Unis, il n’y a pas de langue officielle aux yeux de la Constitution. Néanmoins, la majorité des Etats (29 sur 50) a choisi l’anglais comme langue officielle.

Là encore, il est intéressant de noter ou de questionner la différence entre la France et les Etats-Unis, entre les deux systèmes d’enseignement et elle est de taille…En France, l’idée de pluralité dans le système éducatif est tout simplement inconcevable. Ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, la notion d’égalité inhérente à la nation française ne permet pas d’intégrer la pluralité dans le système d’éducation. Lorsque Jules Ferry crée l’école primaire obligatoire en 1882, c’est avec un modèle d’éducation unique : les mêmes bases pour tous : « Savoir écrire, lire et compter ». Ici on n’imagine pas que les programmes scolaires puissent être différents d’un département à un autre, d’une région à une autre. Et que dire de la langue, cette fameuse langue d’oï, devenue ensuite français et apprise à toutes les populations du territoire même sous la contrainte ou la punition s’il le fallait (les bonnets d’ânes et les coups de baguette sur les doigts ne sont pas si lointains), alors que la France était au départ une mosaïque linguistique et culturelle ? Enfin et toujours dans ce sens peut-on concevoir en France notre puissant Ministère de l’Education avant tout comme un financeur à l’image du Département de l’Education américain ?

Mais revenons-en aux Etats-Unis. L’investissement dans l’éducation est une part très importante du budget de l’Etat. Au niveau mondial, il représente quelques 28% des dépenses éducatives mondiales et 7% de leur propre PIB.

Néanmoins, selon le rapport PISA 2006[9], ils n’obtiennent que des résultats moyens quant au niveau de leurs élèves d’une même classe d’âge (15 ans) par rapport à la culture scientifique (sciences physiques, sciences du vivant, technologies, sciences de la terre et de l’univers). Par exemple, sur la performance moyenne sur l’échelle de culture scientifique, ils se situent à la 21ème place sur 30 derrière le Danemark, la France ou l’Islande mais devant la Slovaquie, l’Espagne ou la Norvège[10].

  Le système d’enseignement supérieur

Si le système secondaire est un système d’enseignement très disparate et souffre par là même de nombreuses carences, le système d’enseignement supérieur reste l’un des meilleurs du monde. Selon le rapport annuel de l’OCDE[11], le pays occupe :

  • Le 9ème  rang des pays de l’OCDE pour l’accès à l’enseignement supérieur
  • Le 13ème rang des pays de l’OCDE pour le taux d’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur en trois ou six ans

Et selon un rapport de l’Educational Policy Institute (EPI) le pays consacre 17,2 % à l’enseignement supérieur.

Enfin, en 1998 35 % des américains avaient un diplôme d’enseignement supérieur contre 11% en 1970.

Les études supérieures ont une durée de deux à six ans et comprennent trois niveaux :

  • Niveau de base et dont le diplôme s’obtient en deux ans
  • Niveau de deuxième cycle de un à trois ans
  • Niveau de troisième cycle, le Doctorat (PH.D) s’obtient en trois ans.

Les échelles de notation sont les suivantes :

Échelle numérique Échelle de lettres   Équivalences WES
4.0 A Excellent A
3.7 A- A-
3.3 B+ B+
3.0 B Bien B
2.7 B- B-
2.3 C+ C+
2.0 C Moyen C
1.0 D Passable D
0 F Échec F

A l’image du système éducatif secondaire, le système universitaire et supérieur est fortement décentralisé. Ainsi, chaque Etat de l’union possède plusieurs systèmes universitaires publics. Les universités publiques sont deux types : les universités bénéficiant du plus grand prestige sont les universités dites « de » : par exemple « University of North Carolina » (Université de Caroline du Nord). Puis de moindre qualité se trouvent les universités d’Etat appelées « North Carolina State University ». On trouve aussi généralement des Universités privées dans chaque Etat appelées et des « Community Colleges ». Ces derniers délivrent des cours universitaires de première et deuxième année, des cours professionnels, techniques et de la formation continue.

Pourquoi le système d’enseignement supérieur est-il considéré comme si bon ?

Tout d’abord, il bénéficie d’un afflux massif d’étudiants étrangers, dont la grande majorité est asiatique et qui ont déjà été formés dans les premiers niveaux par leurs pays d’origine. Ces étudiants représentent souvent l’élite de la population estudiantine de leurs pays. Chouchoutés et très appréciés, les Etats-Unis leur offrent bien souvent des perspectives d’emploi et/ou de recherche très intéressantes. Ce phénomène de Brain Drain profite à l’économie toute entière.

De plus le système de sélection par l’argent joue un rôle non négligeable. Les études supérieures aux Etats-Unis sont souvent chères et malgré une volonté de démocratisation depuis les années 60, l’accès à l’Université reste la plupart du temps un privilège. Le niveau d’étude est donc assez exigent. Dans certaines grandes universités les budgets peuvent être considérables, permettant aux étudiants comme aux laboratoires de recherche de disposer de tout ce dont ils ont besoin.

Enfin, décentralisation oblige, les universités américaines ont tissé depuis longtemps de nombreux liens avec les entreprises, notamment locales privilégiant ainsi pour les étudiants, l’accès au monde du travail. Ces dernières jouent fréquemment un rôle de financeurs des universités, comme les états, les dons et les fondations.

  Bilan et observations pendant le stage :

Mon stage de Master se déroulera à l’UNCA (University of North Carolina Asheville) entre Février et Mars 2015. En cohérence avec mon sujet de Mémoire, je vais tout particulièrement me pencher sur les problématiques de diversité linguistique et culturelle des étudiants et sur la gestion par l’Université de ces disparités. Quels types de méthodes d’enseignement sont appliqués ? Les diversités culturelles et linguistiques sont-elles prises en compte dans les enseignements? Et comment ? Les enseignements se font-ils tous en anglais ? Quelle est la place des étudiants étrangers dans l’Université ? Et quelle est la place des langues étrangères ? Le Département des Langues Etrangères est-il un Département important de l’UNCA ? Quelle est sa fréquentation ? Qui attire-t-il ? Et pourquoi ? De quels cursus scolaires antérieurs proviennent les étudiants du Département ?

Autant de questions qui sont en lien avec mon sujet de recherche qui va se baser sur des notions telles que le cosmopolitisme, la multiculturalité ou le multilinguisme pour étudier le système universitaire américain au travers de l’Université d’Asheville.

[1] Current Population ClockU.S. Census Bureau, évaluation mise à jour toutes les minutes

[2] Thomas Jefferson : 3ème Président des Etats-Unis de 1801 à 1809, également philosophe, agronome, inventeur, architecte, il a fait partie de l’élite des Lumières.

[3] John Dewey : Philosophe américain majeur du courant du pragmatisme, dont la devise est « Apprendre en agissant ».

[4][4] Pragmatisme : Pour le courant de pensée pragmatique, la méthode d’apprentissage est le « Hands on learning » (apprendre en agissant) qui considère l’enseignant comme un guide et où l’élève apprend par l’expérimentation.

[5] A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation américaine, 2004, p.399

[6] Le Devoir : « Pour l’école obligatoire jusqu’à 18 ans » Edige Royer, Québec, 14 Mars 2014

[7] Source WEP-USA (World Education Service)

[8] Ibid 6

[9] Pisa 2006 : Bernard Hugonnier, Eric Charbonnier, Direction Générale de l’OCDE

[10] Ibid 5

[11] Regards sur l’éducation, 2003, cité dans le journal Le Monde